Argentine






QUELQUES BUENOS AIRES DE TANGO
Le 24 juillet 2014


Meilleure entrée en matière de notre voyage, pour rejoindre l'Argentine nous traversons la cordillère des Andes. Les heures de bus sont alors consacrées à admirer le paysage défilant de part et d'autre de la route sinueuse que nous empruntons.
 
Décidés à débuter par ce qu'il y a de mieux, notre première étape n'est autre que la plus grande région viticole du pays: Mendoza et surtout sa campagne. Ce qui est maintenant devenu une habitude, nous enfourchons des vélos pour  découvrir les secrets de la confection du vin et déguster les cépages locaux.

L'Argentine étant un grand pays, nous aurons l'occasion de tester le confort de nombreux bus de nuit. Le premier nous dépose à Cordoba, 2eme ville du pays et grande cité universitaire.
 

En plus d'être dimanche, c'est jour de finale! Aussi nous arrivons dans une ville morte qui ne s'animera que pour encourager les ciel et blanc. Drapeaux et banderoles à tous les coins de rue, chaque argentin porte un maillot dont la plupart estampillés "10". 




Parés aux couleurs nationales, nous nous fondons dans la foule attroupée devant les écrans des cafés de la place centrale. Après 113 minutes d'une extrême tension, une douche froide s'abat sur le pays. La défaite est douloureuse mais une fois les larmes séchées, les klaxons retentissent quand même pour saluer la performance de l'équipe. 
Le lendemain, nous découvrons une nouvelle ville : rues blindées de monde, des commerces à chaque pas de porte, la vie est revenue dans les quartiers. 


Pour nous, le principal attrait de la région se trouve à quelques kilomètres dans la petite villégiature d'Alta Gracia. En plus de la mission Jésuite, témoignage d'un passé révolu, nous sommes dans Le lieu de pèlerinage à la mémoire de Che Guevara. Sa maison d'enfance a été transformée en un musée retraçant sa vie.




Enfin, nous achevons notre tournée urbaine par la capitale fédérale. Tout le monde s'accorde à dire que les européens se sentent comme chez eux à Buenos Aires, que ce soit à travers la population ou l'atmosphère ambiante, très proche du vieux continent. Ce sentiment sera d'autant plus exacerbé que nous ferons l'objet d'un accueil très chaleureux de la part de Juli et Tucu dont nous envahirons le salon pendant quelques jours.
Nous abordons donc cette ville décontractés, dans les meilleures conditions  qui soient et adoptons sans souci le rythme porteño.
La première découverte de la ville se fera au fil des magasins de chaussures de tango. Et oui, Emilie craint de se faire refouler à l'entrée des milongas en chaussures de rando.
Comme toutes les capitales, Buenos Aires est composée de plusieurs quartiers aux ambiances différentes :





- La Boca et ses façades colorées, poumon populaire de la ville qui a vu naître le tango et Maradona, autant dire passage incontournable...



- Le Micro Centro, quartier historique et politique de la ville, il regroupe tous les lieux ayant marqué l'histoire argentine (Casa Rosada, Palacio de Congreso, Plaza de Mayo...)




- Palermo et son ambiance Bobo/artiste chic où fleurissent boutiques de mode et restaurants, lieu de sortie par excellence.




- San Telmo et ses antiquaires dont les étals envahissent les rues le week-end.





- Puerto Madero, anciens docks reconvertis en habitations et restos branchouilles.









- Recoleta et son fameux cimetière dont chaque caveau est un monument à lui seul.





Outre la découverte historique, culturelle et architecturale de la capitale, nous consacrons une grande partie de notre énergie à la découverte gastronomie. Population majoritairement issue de l'immigration italienne, pâtes et pizzas sont à l'honneur. 





De nombreux établissements quasi centenaires, dont la salle à elle seule mérite le déplacement, proposent des parts de pizzas fondantes et savoureuses pour trois fois rien. Que ce soit accoudés au comptoir ou assis à une table, s'y côtoient jeunes cadres dynamiques et ouvriers de la DDE.




Toutefois la renommée gastronomique de l'Argentine vient de la VACHE dont chaque morceau est détaillé sur la carte et principalement grillé au barbecue. Curieux (et gourmands...), nous opterons pour la parrillada, combo de succulents morceaux : faux filets, boudins, saucisses, rognons, côtes, chorizo...Gargantuesque au point que nous n'arrivons pas à finir notre assiette, c'est vous dire!!! Le tout évidemment accompagné d'un bon malbec!!!


Enfin, n'oublions pas le grand classique, la Milanesa, escalope panée déclinée sous toutes les formes, ainsi qu'un bon millier de viennoiseries, gâteaux et sucreries en tout genre. Décidemment nous sommes arrives dans un pays de gourmands. Heureusement, nous ne croisons pas de balance...





Vu qu'il faut bien digérer tout cela et qu'Emilie a acheté une paire de chaussures, les soirées se finissent dans les différentes milongas de la capitale. 






Grâce à Julieta, on a même eu la chance d'assister à un diner spectacle sur... le tango!



C'est donc avec quelques kilos en plus, quelques heures de sommeil en moins mais surtout ragaillardis par le confort dont nous avons joui pendant une semaine que nous prenons le chemin d'Iguazu.




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CHUTES, RECHUTES ET BIEN PLUS...


Le 03 août 2014


Oh surprise, une nuit dans le bus! La petite variante sera un orage comme nous n'en avions jamais vu de notre vie. Des éclairs d'une intensité telle qu'il faisait jour pendant quelques secondes. Bien à l'abri, nous avons passé un moment à admirer les zébrures électriques transpercer les nuages : un grand spectacle!

Chanceux, en arrivant le matin à Iguazu il ne restait qu'un sol humide. On jète nos sacs dans un coin de l'hôtel et partons découvrir l'un des sites les plus spectaculaires amérique latine : las cataratas (les chutes d'eau).
Partagées entre le Brésil et l'Argentine, chacun des pays offre sa version des chutes, il faut donc faire les deux... Nous choisissons la vue d'ensemble comme premier contact et traversons la frontière pour une escapade brésilienne. Frontière est un bien grand mot, nous n'aurons même pas besoin de nous arrêter à un poste de contrôle!

Le temps orageux de ces derniers jours a considérablement augmenté le niveau de l'eau et donc le débit des 250 chutes d'Iguazu. La puissance de cette eau brune nous laisse cois, le mieux reste de laisser parler nos photos :





Pour l'anecdote, le parc naturel qui entoure les chutes est aussi un habitat protégé pour de nombreuses espèces animales. Ainsi, nous croiserons des petits singes sautant d'arbres en arbres et nous nous ferons agresser par des coatis (décrits par Emilie comme des gros rats... oui elle est nulle en animaux... vivants...) qui en voulaient à nos empanadas. Ces bestioles n'étant pas des phoques (et n'ayant plus rooster pour nous protéger), on ne s'est pas laissés faire!

Deuxième effet kisskool, le cote argentin... Bénéficiant de 90% des cataratas, la balade se fait au plus près des chutes. Nous passerons la journée à flirter avec cette eau qui jaillit (et mouille). Petite déception, la moitié du parc est fermée, les passerelles ayant été emportées par des crues antérieures. A nouveau cois (et mouillés, non non il ne pleut pas...), place aux photos!





Après la puissance de la nature, place au génie humain : les missions jésuites. Au début du 17eme siècle, les jésuites créèrent des communautés autonomes visant à convertir les populations indigènes. Véritable révolution visionnaire, il apparaît que ces missions ont surtout eu pour effet d'éduquer et protéger les indiens des marchands d'esclaves, le tout sur un modèle démocratique, égalitaire et participatif : le christiano-communisme ;-) Bien évidemment, cela n'a pas plu aux puissances d'antan et en à peine cent ans, la soixantaine de missions furent réduites à l'état de ruines.


Les mieux conservées et restaurées se trouvent dans le petit village de San Ignacio (petit coin de paradis aux rues en terre battue et aux courses de rallye le dimanche) et au Paraguay.



L'excursion de l'autre coté de la frontière étant du vol, nous optons pour le bus, autant dire l'aventure. A peine à 100 km, il nous faudra 3 bus, et près de 4 heures pour arriver à bon port. Même tarif pour le retour mais cela en valait vraiment la peine (et pas uniquement pour les chipas, petits pains paraguayens au fromage et à l'anis).



Quand on aime, on ne compte pas... Mais vu qu'on n'aime pas tant que ça, voila le décompte : 4 bus, 24 heures et 1316 km. On est bien contents d'arriver à Cafayate!

Au nord ouest du pays, nous retrouvons le climat sec et le paysage aride croisé à Atacama. Une des principale différence est qu'ici ils font du vin... Raisonnables (si si c'est vrai!) nous ne ferons pas de tournée des caves. On goûtera quand même un peu, notamment un cépage inconnu, le tannat, et une glace au torrontes (muscadet local).

Principale attraction du coin, la quebrada de las conchas, autrement dit une route au coeur des montagnes. N'écoutant que notre courage, nous louons des vélos pour une épreuve... euh balade de 50 km au milieu de canyons, plaines et rocheuses grandioses.




Avec quelques courbature (mais pas tant que ça) nous trouvons quand même la force de tendre le pouce. En effet, la route que nous empruntons pour rallier Salta à 330 km n'est pas la principale. 





A 80 km du point de départ et après 4h d'attente (et pas plus de 15 voitures) nous décidons de rester dormir dans le petit village d'Angastaco avant d'être piégés par la nuit.






La malchance fait parfois bien les choses, nous découvrirons un hameau charmant et très, très calme. D'autant plus, le lendemain, nous n'attendrons pas plus de 15 minutes entre chaque bon samaritain et arriverons pour le déjeuner à Cachi. 




Retrouvant une route digne de ce nom, et donc des bus, rejoindre Salta le lendemain ne sera qu'une formalité. Même si on aura mis 3 jours pour faire 330 km, la route dans cette vallée était magnifique, vivement la suite!!!






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L'ÉVASION DE TOLAR
Le 21 août 2014


Salta, dernière grande ville avant la région désertique du nord ouest argentin, est un point de passage obligé qui comporte toutefois un certain charme. 





Ainsi, nous voguons d'une imposante église rouge bordeaux à une autre bleue ciel, en passant par une troisième rose bonbon. 





Nous finissons en apothéose avec la grande place et son théâtre qui abrite un concours de tango tout le week end. Venus de toute la région, de nombreux couples s'affrontent pour une place au festival mondial de Buenos Aires. Comme tous les concours régionaux, il y en a pour tous les goûts, mais cela nous a permis de passer une bonne fin d'après-midi dans une ambiance toute argentine.





C'est au dernier moment que nous entendons parler d'une excursion peu touristique et parait-il immanquable. Après moultes tergiversations, nous nous lançons dans l'aventure. 
Premiere bonne surprise, nous ne serons que tous les deux pendant les 3 jours de balade. Très rapidement, nous quittons l'asphalte pour une piste cabossée que nous pratiquerons jusqu'aux derniers moments.


La première matinée est ferroviaire. Bien qu'en voiture, nous suivons le fameux chemin de fer qui traverse la cordillère des Andes. Nous pouvons ainsi apprécier d'immenses viaducs estampillés Gustave Effeil et nous rendre compte de l'ingéniosité de la technique du zig-zag (ascension en zig-zag d'une montagne dont la montée directe serait impossible... fallait juste y penser!).




Après le déjeuner, nous rentrons dans le vif du sujet en roulant à plus de 4000 mètres au milieu de montagnes et vallées peuplées uniquement de lamas, vicuñas et ñandus (autruche locale).




Nous resterons béas lorsque nous traverserons la cordillère Colorada, paysage surréaliste digne d'un film de science fiction. 




En plusieurs heures, nous ne croiserons qu'un seul village composé de quelques maisons et surtout d'un garagiste qui réparera notre pneu crevé. Pour le coup, le timing était parfait.

La première nuit se fera dans un lieu similaire mais encore plus isolé. Tolar Grande est une bourgade de mineurs à 3500 mètres d'altitude et à plus de 200 km de quoi que ce soit.


Le lendemain, nous parcourrons des déserts, des salars, grimperons au sommet de dunes immenses, observerons "El Cono" et "los Ojos del mar" (lagunes sans fond où vivent de micro-organismes pré-préhistoriques) pour enfin arriver à San Antonio de Los Cobres où nous passerons la nuit.





Le troisième et dernier jour n'est pas en reste niveau paysages. Après s'être baladés dans des salines, nous emprunterons la route de la Puna, sûrement la plus impressionnante qui nous a été donné de voir depuis le début de notre voyage.




Nous disons au revoir à notre guide au village de Pumamarca connu pour la montagne aux 7 couleurs qui l'entoure. Autant joli que touristique, nous ferons 30 minutes de bus supplémentaire pour dormir à Tilcara, beaucoup plus authentique. 




En effet, il règne dans ce village une ambiance alternative mêlant tradition et culture contemporaine. Ainsi, nous assisterons à la projection d'un film français du début des années 90, prendrons un cours de scuplture de cuillère en bois, dînerons avec l'ensemble des pensionnaires de l'auberge (dîner préparée par l'une d'elle et finance par tous) le tout bercé par 2 guitaristes qui se relaient. En somme, séjour plus qu'agréable!


Étant sur le point de quitter cette belle patrie, nous nous attachons à profiter de ses richesses une dernière fois. En d'autres termes, un petit tour chez le boucher, un sac de charbon et une bouteille de rouge, nous voilà partis pour une dernière parilla. Bien que pas trop gourmands, on se forcera à déguster d'ultimes alfajores artisanaux et empanadas au dulce de cayote (confiture de potiron).



Notre affection pour les villages paumés nous mène à celui d'Iruya. 3 heures de bus sur piste et un col à 4000m plus tard, nous débarquons au milieu de maisons accrochées au flan de montagnes multicolores, d'une église jaune poussin et d'un terrain de foot qui ne désemplira pas pendant tout notre séjour.




Définitivement, l'Argentine regorge de trésors dont une vie ne suffirait pas à faire le tour.






Dernière étape avant la frontière, Humahuaca sera le terrain des ultimes dégustation: sandwich à la milanesa, empanadas au malbec et comme il nous reste quelques pesos, on a gouté aux alfajores (c'est pas mauvais d'ailleurs!!!).



L'Argentine est sans conteste un pays fabuleux de par ses paysages, sa population et sa gastronomie. Heureusement pour nous la douane ne contrôle pas la cholestérol et ne confisque pas le dulce de leche (parce que notre pot d'un kilo, ca nous aurait embêté de le laisser au pays!).

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