DU SEL AU SUCRE
Le 02 septembre 2014
L'avantage d'arriver en Bolivie via l'Argentine est de commencer par un des sites les plus spectaculaires du pays : le salar d'Uyuni. Impossible à découvrir par ses propres moyens, nous devons passer par une agence.
Pour une fois, nous nous y prenons à l'avance et, avant même d'arriver dans le pays, nous trouvons un couple de frenchies, Christelle et Raphaël, avec qui nous partagerons guide et véhicule.
Cerise sur le gâteau, ils ont tout organisé. Nous arrivons donc à Tupiza avec une chambre de réservée et une présélection d'agences.
Ayant tout le boulot prémâché, nous pouvons consacrer une journée à nous balader autour de la ville qui offre des paysages surprenants.
L'avant-goût ayant été bien alléchant, nous embarquons impatients dans un énorme land-cruiser conduit par Yhulio et accompagné de Virginia qui aura pour rude mission de nous nourrir pendant les 4 jours.
La découverte de la région en partant de Tupiza permet d'aller crescendo dans l'émerveillement. Ainsi, le 1er jour, nous montons de 3000 à 4200 mètres et nous enfonçons petit à petit dans une région qui semble bien désertique.
Pour preuve, une des principales attractions de la journée, exception faite des panoramas magnifiques, est la visite d'un village fantôme: il y a 100 ans, on comptait environ 2000 habitants, aujourd'hui, il n'y a plus que des lapins à queues d'écureuils.
Un peu inquiets par certaines rumeurs, nous serons bien rassurés en découvrant où nous allons dormir (il y a même l'électricité). Certes il fera un peu froid (cela peut descendre jusqu'à -25 mais on n'a pas dû atteindre les -10 degrés) mais la fatigue et le bon repas auront raison de tout.
Peu après le petit déjeuner, nous passerons plusieurs minutes à flirter avec un troupeau de lamas dont l'élevage semble être une des seules activités humaines du coin.
Toutefois le 2ème jour n'est pas consacré à ces grosses bébètes mais aux lagunes multicolores, au désert de Dali et encore et toujours à des paysages splendides.
3ème jour, même programme, changez juste les lamas par des flamands roses. Rassurez-vous, aucune lassitude, les paysages sont époustouflants et l'ambiance dans le 4x4 des plus agréables.
Le derniers soir, on sent le désert de sel tout proche. L'ensemble de l'hôtel est composé exclusivement de cette matière.
Réveil avant l'aurore, c'est dans l'obscurité la plus totale que Yhulio trace tout droit au milieu du salar.
"Comment sais-tu où tu vas?
- Je vise la grosse montagne en face de nous!
- Aahhh, c'est pour ça que tu éteints les phares quand tu roules? Pour qu'on ne se perde pas dans le désert..."
Technique efficace, nous arrivons à bon port, c'est-à-dire un gros caillou au milieu du salar : La isla del Pescado.
C'est au milieu de cactus gigantesques que nous verrons le soleil se lever sur cette immensité salée. Inoubliable et pas uniquement à cause du froid!
Virginia toujours au top nous a préparé un super petit déjeuner pour nous réchauffer (avec un gâteau en forme de coeur, s'il vous plaît...).
Repus, nous pouvons consacrer un certain moment à jouer avec les perspectives sur ce grand tableau blanc.
Finalement nous arrivons à Uyuni en début d'après-midi et après avoir salué nos compagnons de voyage, nous traçons directement à Potosi!
Plus haute ville du monde (4070m), Potosi doit pourtant sa renommée à ses mines. Unique source de revenu de l'empire hispanique du XVIème au XIXème siècle, la région est tellement riche en minerais qu'elle est encore exploitée.
Toutefois le faste d'antant ne se voit plus que dans l'architecture de la ville et l'argent épuisé a fait place au zinc, étain et plomb qui n'apportent qu'un faible revenu au millier de mineurs.
Auparavant exploités, aujourd'hui organisés en coopératives, les conditions de travail n'ont pourtant pas changées et nous prenons une baffe en parcourant les galeries où tous transpirent à grosses gouttes. Avec un début de carrière autour de 10 ans et un quotidien dans une atmosphère chargée de produits chimiques et de poussières, on comprend aisément leur espérance de vie de 45ans.
La visite ne fut pas trop plombante uniquement grâce à la bonne humeur et l'humour des mineurs...
Ressentant quand même le besoin de se rafraichir les idées nous allons faire trempette à l'ojo del inca: lac de cratère de 100m de diamètre, 22m de profondeur et une eau à 30 degrés toute l'année. Plouff le plus élevé en altitude!
Après un peu de culture avec le musée de l'hotel de la monnaie (là où était frappé l'argent sorti des mines et en direction de l'espagne), nous embarquons pour Sucre.
Capitale constitutionnelle du pays, nous quittons un peu le folklore de l'altiplano et ses femmes en tenues traditionnelles pour decouvrir une belle ville étudiante où les jeunes occidentalisés déambulent au milieu d'une architecture coloniale.
Ce sera aussi pour nous le point de départ d'un trek de 3 jours que nous decidons de faire sans guide au risque de nous perdre dans les montagnes... Mais ça, vous ne le saurez que plus tard!
MISSIONS JESUITES 2 : JAMAIS SAN(S)TA CRUZ
Cerise sur le gâteau, ils ont tout organisé. Nous arrivons donc à Tupiza avec une chambre de réservée et une présélection d'agences.
Ayant tout le boulot prémâché, nous pouvons consacrer une journée à nous balader autour de la ville qui offre des paysages surprenants.
L'avant-goût ayant été bien alléchant, nous embarquons impatients dans un énorme land-cruiser conduit par Yhulio et accompagné de Virginia qui aura pour rude mission de nous nourrir pendant les 4 jours.
La découverte de la région en partant de Tupiza permet d'aller crescendo dans l'émerveillement. Ainsi, le 1er jour, nous montons de 3000 à 4200 mètres et nous enfonçons petit à petit dans une région qui semble bien désertique.
Pour preuve, une des principales attractions de la journée, exception faite des panoramas magnifiques, est la visite d'un village fantôme: il y a 100 ans, on comptait environ 2000 habitants, aujourd'hui, il n'y a plus que des lapins à queues d'écureuils.
Un peu inquiets par certaines rumeurs, nous serons bien rassurés en découvrant où nous allons dormir (il y a même l'électricité). Certes il fera un peu froid (cela peut descendre jusqu'à -25 mais on n'a pas dû atteindre les -10 degrés) mais la fatigue et le bon repas auront raison de tout.
Peu après le petit déjeuner, nous passerons plusieurs minutes à flirter avec un troupeau de lamas dont l'élevage semble être une des seules activités humaines du coin.
Toutefois le 2ème jour n'est pas consacré à ces grosses bébètes mais aux lagunes multicolores, au désert de Dali et encore et toujours à des paysages splendides.
3ème jour, même programme, changez juste les lamas par des flamands roses. Rassurez-vous, aucune lassitude, les paysages sont époustouflants et l'ambiance dans le 4x4 des plus agréables.
Le derniers soir, on sent le désert de sel tout proche. L'ensemble de l'hôtel est composé exclusivement de cette matière.
Réveil avant l'aurore, c'est dans l'obscurité la plus totale que Yhulio trace tout droit au milieu du salar.
"Comment sais-tu où tu vas?
- Je vise la grosse montagne en face de nous!
- Aahhh, c'est pour ça que tu éteints les phares quand tu roules? Pour qu'on ne se perde pas dans le désert..."
Technique efficace, nous arrivons à bon port, c'est-à-dire un gros caillou au milieu du salar : La isla del Pescado.
C'est au milieu de cactus gigantesques que nous verrons le soleil se lever sur cette immensité salée. Inoubliable et pas uniquement à cause du froid!
Virginia toujours au top nous a préparé un super petit déjeuner pour nous réchauffer (avec un gâteau en forme de coeur, s'il vous plaît...).
Repus, nous pouvons consacrer un certain moment à jouer avec les perspectives sur ce grand tableau blanc.
Finalement nous arrivons à Uyuni en début d'après-midi et après avoir salué nos compagnons de voyage, nous traçons directement à Potosi!
Plus haute ville du monde (4070m), Potosi doit pourtant sa renommée à ses mines. Unique source de revenu de l'empire hispanique du XVIème au XIXème siècle, la région est tellement riche en minerais qu'elle est encore exploitée.
Toutefois le faste d'antant ne se voit plus que dans l'architecture de la ville et l'argent épuisé a fait place au zinc, étain et plomb qui n'apportent qu'un faible revenu au millier de mineurs.
Auparavant exploités, aujourd'hui organisés en coopératives, les conditions de travail n'ont pourtant pas changées et nous prenons une baffe en parcourant les galeries où tous transpirent à grosses gouttes. Avec un début de carrière autour de 10 ans et un quotidien dans une atmosphère chargée de produits chimiques et de poussières, on comprend aisément leur espérance de vie de 45ans.
La visite ne fut pas trop plombante uniquement grâce à la bonne humeur et l'humour des mineurs...
Ressentant quand même le besoin de se rafraichir les idées nous allons faire trempette à l'ojo del inca: lac de cratère de 100m de diamètre, 22m de profondeur et une eau à 30 degrés toute l'année. Plouff le plus élevé en altitude!
Après un peu de culture avec le musée de l'hotel de la monnaie (là où était frappé l'argent sorti des mines et en direction de l'espagne), nous embarquons pour Sucre.
Capitale constitutionnelle du pays, nous quittons un peu le folklore de l'altiplano et ses femmes en tenues traditionnelles pour decouvrir une belle ville étudiante où les jeunes occidentalisés déambulent au milieu d'une architecture coloniale.
Ce sera aussi pour nous le point de départ d'un trek de 3 jours que nous decidons de faire sans guide au risque de nous perdre dans les montagnes... Mais ça, vous ne le saurez que plus tard!
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MISSIONS JESUITES 2 : JAMAIS SAN(S)TA CRUZ
Le 08 septembre 2014
Comme nous vous l'avions dit dans l'article précèdent, nous voici partis à
l'assaut de la cordillère de Los Frailes près de Sucre. Il est
généralement préconisé de prendre un guide pour faire ce trek mais ayant
entendu dire que c'était faisable seul, on tente le coup...
Il ne nous a fallu que 2 heures de minibus sur piste pour atteindre le point de départ. C'est notre première rencontre avec les légendaires Chemins de l'Inca: autoroutes pavées ancestrales qui traversent la cordillère des Andes et relient entre elles les grandes villes du royaume Inca. La portion que nous empruntons se résume en une descente de 2 heures vers le petit village de Chaunaca.
Arrrivés à destination il nous faudra un petit moment pour trouver le seul endroit destiné à accueillir des touristes (notre Quechua est un peu rouillé...).
Charmante batisse au coeur du village, nous y laissons nos sacs afin d'être plus légers pour partir à la recherche des fameuses peintures rupestres qui font la renommée de la région. Petit moment de flottement: à droite? à gauche? non finalement c'est par là!
Plus nous avançons, plus nous réalisons qu'atteindre les peintures est un peu présomptueux, surtout que nous ne manquons pas de nous tromper de direction à la moindre occasion.
Même si nous sommes très proches du but (il aurait fallu prendre à droite alors que nous avons pris à gauche à la dernière intersection) nous décidons de retourner à Chaunaca avant d'être piégés par l'obscurité.
Après une bonne nuit dans le silence de ce petit village perdu, nous reprenons notre jeu de piste. Aujourd'hui c'est trop facile, nous avons juste à suivre une piste bien tracée, nous pouvons donc profiter pleinement des paysages, et quels paysages! Il faut aussi noter que nous croiserons un nombre impressionnant de locaux, au moins 4!
Marawa, objectif de la journée, est un petit hameau au milieu d'un cratère qui a la particularité de ne pas être volcanique mais géologique. Formé par des glissements de plaques, le paysage est à part.
Encore une fois nous manquons de timing et arrivons à l'heure de la sieste (autrement dit, personne en vue...). Au bout d'une heure, nous parvenons quand même à trouver un endroit où dormir.
Nous passerons la fin d'après-midi à déambuler dans ce cratère et à profiter de cette atmosphère "bout du monde".
Les 2 premiers jours s'étant plutôt bien passés, nous partons confiants en direction d'Humaca et ses empreintes de dinosaures.
Comme à l'accoutumée, nous suivons les indications des habitants. Il faut savoir que lorsque vous demandez votre chemin aux locaux, ils se contentent de vous indiquer une direction plutôt vague (en même temps, notre quechua n'a pas progressé...) et vu qu'aujourd'hui il n'y a pas vraiment de chemin, cela a tendance à nous désorienter un peu! Nous nous appliquons tout de même à tirer tout droit vers le sommet de la montagne en nous disant que de l'autre coté il se passera bien quelque chose.
Plus nous progressons, moins nous croisons de gens et les constructions visibles au loin s'avèrent être des bergeries abandonnées.
C'est arrivés au somment que nous nous sentons vraiment seuls: de l'autre coté c'est encore plus désert que là d'où nous venons... et toujours pas de sentier en vue! Un peu têtes de mules, nous continuons à tracer tout droit mais l'option du demi-tour pointe le bout de son nez.
Oh miracle!!! Au détour d'un rocher apparait une fillette de 6 ans qui se fera un plaisir de nous servir de guide. Même si notre fierté en prend un coup (et oui, elle va bien plus vite que nous avec ses tongs) son intervention est salvatrice et nous parvenons à bon port!
Le retour sur Sucre sera lui aussi bien folklorique: l'unique moyen de transport collectif consiste en un camion chargé de rondins de bois sur lesquels prennent place les passagers. Moins inconfortable qu'il n'y parait mais tout de même assez long!
En une nuit de bus et sans traverser la moindre frontière, nous avons l'impression de changer de pays: nous quittons l'altiplano et ses 3000 m d'altitude pour le climat chaud et humide de l'est du pays. Porte d'entrée du circuit des missions jésuites, Santa Cruz est la ville la plus importante du pays.
Mis à part le climat, le contraste avec le reste du pays est saisissant. Tout y est à l'occidentale, les hommes sont en costard et pas une femme ne revêt la tenue traditionnelle. Loin d'être désagréable, nous ne nous attardons pourtant pas dans cette ville pour nous enfoncer dans l'arrière pays et ses missions.
Petit défaut notable de cette entreprise, la circulation ne se fait que sur piste et 200 km prennent 5 à 6 heures. Malgré la fatigue, dès notre arrivée à San Jose de Chiquitos nous sommes conquis par cette ambiance tropicale où l'on vit lentement mais surement.
Certes nous ferons plus de 1000 km en 4 jours (comprendre près de 30h de bus, creuvaisons comprises) et nous emprunterons les bus les plus pourris de notre voyage mais les églises et missions visitées dans chacuns des villages traversés sont magnifiques et vraiment atypiques. Définitivement, nous ne regrettons pas le déplacement!
De l'autre coté de Santa Cruz, Samaipata est le refuge hippie de la Bolivie. Niché au milieu de montagnes verdoillantes, cela ressemble plus à une retraite de la bourgeoisie de Santa Cruz qu'à Woodstock. Toutefois nous croiserons quelques routards ayant posé leur sac à dos (et on les comprend...).
Ormis les ondes positives, ce qui attire le touriste dans cette région est "El Fuerte". Haut lieu de célébration religieuse Inca, ce site mystique fait l'objet de nombreuses interprétations allant jusqu'à la piste d'atterrissage pour extra-terrestres.
Posé au sommet de la montagne dominant Samaipata, la balade pour s'y rendre est presque aussi marquante que le fort en lui même (on doit pas etre assez hippie).
Le coin étant bien reposant, c'est en pleine forme que nous continuons notre petit bout de chemin.
4h d'une route sinueuse et cabossée plus tard, nous arrivons au pays des dinosaures! En effet, ce petit village doit sa popularité aux nombreuses empreintes de dinosaures présentes un peu partout, du velociraptor au diplodocus, de 15cm à presque 2m.
Outre ces vestiges préhistoriques, le coin regorge de sites naturels qui méritent à eux seuls le détour.
Première balade, un canyon immense avec pour point d'arrivée un piscine naturelle entourée de végétation et de chutes d'eau. La promenade, tout comme la demi-heure de farniente les pieds dans l'eau s'avèrent très agréables.
Sur les conseils d'un routard croisé quelques jours auparavant, nous nous attaquons dans l'après-midi à l'ascension de la petite montagne qui domine le village. En l'absence de chemin, il faut tracer tout droit. Pas si petite que ça et plutôt bien pentue, la montée tout comme la descente s'avèrent rudes. En récompense de notre effort nous jouirons d'une belle vue sur la vallée qui doit être époustouflante par temps un peu plus dégagé.
Entre 3200 et 4000m d'altitude, La Paz est une capitale à la géographie hors du commun. S'y balader relève de l'activité sportive mais le charme de ces marchés et petites ruelles escarpées en fait une journée agréable. D'autant plus que le centre est lui aussi bloqué (autres revendications), du coup pas de voiture...
Une fois l'échauffement terminé, nous passons aux choses sérieuses avec le trek de Takesi.
Deux jours de chemin pré-inca à travers les montagnes menant aux Yungas. Nous partirons de 3700m, franchirons un col à 4700m puis arriverons à 2200m le dernier jour.
Fidèle à la réputation de la région, le temps ne fut pas des plus clément: une brume bien dense nous accompagnera dès le passage du col, un violent orage nous maintiendra éveillé au milieu de la nuit (ça fait paratonnerre une tente?) et une bonne averse nous achèvera a l'heure du déjeuner! Malgré tout, on en garde un bon souvenir!
Il ne nous a fallu que 2 heures de minibus sur piste pour atteindre le point de départ. C'est notre première rencontre avec les légendaires Chemins de l'Inca: autoroutes pavées ancestrales qui traversent la cordillère des Andes et relient entre elles les grandes villes du royaume Inca. La portion que nous empruntons se résume en une descente de 2 heures vers le petit village de Chaunaca.
Arrrivés à destination il nous faudra un petit moment pour trouver le seul endroit destiné à accueillir des touristes (notre Quechua est un peu rouillé...).
Charmante batisse au coeur du village, nous y laissons nos sacs afin d'être plus légers pour partir à la recherche des fameuses peintures rupestres qui font la renommée de la région. Petit moment de flottement: à droite? à gauche? non finalement c'est par là!
Plus nous avançons, plus nous réalisons qu'atteindre les peintures est un peu présomptueux, surtout que nous ne manquons pas de nous tromper de direction à la moindre occasion.
Même si nous sommes très proches du but (il aurait fallu prendre à droite alors que nous avons pris à gauche à la dernière intersection) nous décidons de retourner à Chaunaca avant d'être piégés par l'obscurité.
Après une bonne nuit dans le silence de ce petit village perdu, nous reprenons notre jeu de piste. Aujourd'hui c'est trop facile, nous avons juste à suivre une piste bien tracée, nous pouvons donc profiter pleinement des paysages, et quels paysages! Il faut aussi noter que nous croiserons un nombre impressionnant de locaux, au moins 4!
Marawa, objectif de la journée, est un petit hameau au milieu d'un cratère qui a la particularité de ne pas être volcanique mais géologique. Formé par des glissements de plaques, le paysage est à part.
Encore une fois nous manquons de timing et arrivons à l'heure de la sieste (autrement dit, personne en vue...). Au bout d'une heure, nous parvenons quand même à trouver un endroit où dormir.
Nous passerons la fin d'après-midi à déambuler dans ce cratère et à profiter de cette atmosphère "bout du monde".
Les 2 premiers jours s'étant plutôt bien passés, nous partons confiants en direction d'Humaca et ses empreintes de dinosaures.
Comme à l'accoutumée, nous suivons les indications des habitants. Il faut savoir que lorsque vous demandez votre chemin aux locaux, ils se contentent de vous indiquer une direction plutôt vague (en même temps, notre quechua n'a pas progressé...) et vu qu'aujourd'hui il n'y a pas vraiment de chemin, cela a tendance à nous désorienter un peu! Nous nous appliquons tout de même à tirer tout droit vers le sommet de la montagne en nous disant que de l'autre coté il se passera bien quelque chose.
Plus nous progressons, moins nous croisons de gens et les constructions visibles au loin s'avèrent être des bergeries abandonnées.
C'est arrivés au somment que nous nous sentons vraiment seuls: de l'autre coté c'est encore plus désert que là d'où nous venons... et toujours pas de sentier en vue! Un peu têtes de mules, nous continuons à tracer tout droit mais l'option du demi-tour pointe le bout de son nez.
Oh miracle!!! Au détour d'un rocher apparait une fillette de 6 ans qui se fera un plaisir de nous servir de guide. Même si notre fierté en prend un coup (et oui, elle va bien plus vite que nous avec ses tongs) son intervention est salvatrice et nous parvenons à bon port!
Le retour sur Sucre sera lui aussi bien folklorique: l'unique moyen de transport collectif consiste en un camion chargé de rondins de bois sur lesquels prennent place les passagers. Moins inconfortable qu'il n'y parait mais tout de même assez long!
En une nuit de bus et sans traverser la moindre frontière, nous avons l'impression de changer de pays: nous quittons l'altiplano et ses 3000 m d'altitude pour le climat chaud et humide de l'est du pays. Porte d'entrée du circuit des missions jésuites, Santa Cruz est la ville la plus importante du pays.
Mis à part le climat, le contraste avec le reste du pays est saisissant. Tout y est à l'occidentale, les hommes sont en costard et pas une femme ne revêt la tenue traditionnelle. Loin d'être désagréable, nous ne nous attardons pourtant pas dans cette ville pour nous enfoncer dans l'arrière pays et ses missions.
Petit défaut notable de cette entreprise, la circulation ne se fait que sur piste et 200 km prennent 5 à 6 heures. Malgré la fatigue, dès notre arrivée à San Jose de Chiquitos nous sommes conquis par cette ambiance tropicale où l'on vit lentement mais surement.
Certes nous ferons plus de 1000 km en 4 jours (comprendre près de 30h de bus, creuvaisons comprises) et nous emprunterons les bus les plus pourris de notre voyage mais les églises et missions visitées dans chacuns des villages traversés sont magnifiques et vraiment atypiques. Définitivement, nous ne regrettons pas le déplacement!
De l'autre coté de Santa Cruz, Samaipata est le refuge hippie de la Bolivie. Niché au milieu de montagnes verdoillantes, cela ressemble plus à une retraite de la bourgeoisie de Santa Cruz qu'à Woodstock. Toutefois nous croiserons quelques routards ayant posé leur sac à dos (et on les comprend...).
Ormis les ondes positives, ce qui attire le touriste dans cette région est "El Fuerte". Haut lieu de célébration religieuse Inca, ce site mystique fait l'objet de nombreuses interprétations allant jusqu'à la piste d'atterrissage pour extra-terrestres.
Posé au sommet de la montagne dominant Samaipata, la balade pour s'y rendre est presque aussi marquante que le fort en lui même (on doit pas etre assez hippie).
Le coin étant bien reposant, c'est en pleine forme que nous continuons notre petit bout de chemin.
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TOROTORO C'EST VACHEMENT BEAU!!!
Le 20 septembre 2014
Cochabamba fait partie de ces grandes villes qui ne présentent que peu d'intérêt pour de simples touristes, mais elle est un passage obligé pour rallier le parc de Torotoro.
Pas encore la destination touristique la plus prisée de Bolivie, s'y rendre n'est donc pas simple: réveil à 5h, un taxi nous dépose devant un bureau fermé sur une grande avenue vide; malheureusement, le bus de 6h ne semble pas prévu aujourd'hui... A quelques dizaines de mètres de nous, nous repérons un attroupement devant un minibus qui s'avère être en partance pour Torotoro, ça tombe bien dis donc... Cependant, pour être rentable, ce genre de minibus ne part que lorsqu'il est plein, ce qui ne sera le cas qu'a 8h.
4h d'une route sinueuse et cabossée plus tard, nous arrivons au pays des dinosaures! En effet, ce petit village doit sa popularité aux nombreuses empreintes de dinosaures présentes un peu partout, du velociraptor au diplodocus, de 15cm à presque 2m.
Outre ces vestiges préhistoriques, le coin regorge de sites naturels qui méritent à eux seuls le détour.
Première balade, un canyon immense avec pour point d'arrivée un piscine naturelle entourée de végétation et de chutes d'eau. La promenade, tout comme la demi-heure de farniente les pieds dans l'eau s'avèrent très agréables.
Sur les conseils d'un routard croisé quelques jours auparavant, nous nous attaquons dans l'après-midi à l'ascension de la petite montagne qui domine le village. En l'absence de chemin, il faut tracer tout droit. Pas si petite que ça et plutôt bien pentue, la montée tout comme la descente s'avèrent rudes. En récompense de notre effort nous jouirons d'une belle vue sur la vallée qui doit être époustouflante par temps un peu plus dégagé.
Au programme du deuxième jour, les curiosités naturelles du parc:
- une "cité de pierre" formée par l'océan il y a quelques milliers d'années (ne pas oublier que nous sommes à 3500m d'altitude et 400km des cotes)
- et une immense grotte dans laquelle nous ramperons au milieu de stalactites et mites pendant deux bonnes heures.
- une "cité de pierre" formée par l'océan il y a quelques milliers d'années (ne pas oublier que nous sommes à 3500m d'altitude et 400km des cotes)
- et une immense grotte dans laquelle nous ramperons au milieu de stalactites et mites pendant deux bonnes heures.
Avant de reprendre la route de Cochabamba, nous ne pouvons résister au plaisir d'une dernière balade à la recherche de fossiles marins. Nous ne les trouverons jamais mais cela nous a permis d'approcher au plus près des formations géologiques spectaculaires.
Un savant calcul et une estimation des temps de trajets nous fait prendre un minibus en milieu d'après-midi afin de pouvoir enchaîner sur un bus de nuit à destination de La Paz. Toutefois, nous n'avions pas pris en compte le fait que la gare routière soit fermée à Cochabamba: aucun bus ne circulera avant le lendemain 18h.
Un mal pour un bien, ce dimanche est la journée des piétons et cyclistes: ces derniers prennent possession des voies normalement destinées aux véhicules. Le soleil étant de la partie, c'est une journée idéale pour déambuler dans des rues débarrassées de leur circulation oppressante.
Après cette parenthèse de 24h, nous prenons finalement notre bus de nuit. Dès le réveil, nous avons l'occasion de goûter à une nouvelle expérience toute bolivienne: le Blocage.
6h30 du mat', à 35km de La Paz, la circulation est paralysée; des centaines de personnes marchent entre les bus, camions et voitures arrêtées sur la chaussée... Que ce passe-t-il? Nous aurons notre réponse après une dizaine de minutes de marche: quelques boliviens mécontents ont décidé de bloquer la circulation.
Des centaines voire milliers de gens doivent trouver une solution pour rejoindre la capitale. Dans cette situation, les seuls qui se frottent les mains sont les chauffeurs de taxi et minibus qui peuvent passer par des chemins de traverse.
6h30 du mat', à 35km de La Paz, la circulation est paralysée; des centaines de personnes marchent entre les bus, camions et voitures arrêtées sur la chaussée... Que ce passe-t-il? Nous aurons notre réponse après une dizaine de minutes de marche: quelques boliviens mécontents ont décidé de bloquer la circulation.
Des centaines voire milliers de gens doivent trouver une solution pour rejoindre la capitale. Dans cette situation, les seuls qui se frottent les mains sont les chauffeurs de taxi et minibus qui peuvent passer par des chemins de traverse.
Étant pris d'assaut ou réclamant des sommes démesurées, ce n'est qu'en s'armant de patience et grace à la gentillesse de certains locaux que nous arriverons à destination en moins de 4 heures.
Entre 3200 et 4000m d'altitude, La Paz est une capitale à la géographie hors du commun. S'y balader relève de l'activité sportive mais le charme de ces marchés et petites ruelles escarpées en fait une journée agréable. D'autant plus que le centre est lui aussi bloqué (autres revendications), du coup pas de voiture...
Une fois l'échauffement terminé, nous passons aux choses sérieuses avec le trek de Takesi.
Deux jours de chemin pré-inca à travers les montagnes menant aux Yungas. Nous partirons de 3700m, franchirons un col à 4700m puis arriverons à 2200m le dernier jour.
Fidèle à la réputation de la région, le temps ne fut pas des plus clément: une brume bien dense nous accompagnera dès le passage du col, un violent orage nous maintiendra éveillé au milieu de la nuit (ça fait paratonnerre une tente?) et une bonne averse nous achèvera a l'heure du déjeuner! Malgré tout, on en garde un bon souvenir!
Et puis c'est pas fini...
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COPACABANA SANS SAMBA...
Le 27 septembre 2014
Et oui, Copacabana n'est pas que cette fameuse plage brésilienne, c'est avant tout un village de pêcheurs au bord du lac Titicaca. Mais nous y reviendrons un peu plus tard...
Au retour de notre rando (Takesi pour ceux qui ne suivent pas!), nous profitons un peu de la capitale bolivienne qui recèle quelques curiosités à l'image de sa prison en auto-gestion. Ville dans la ville elle est livrée quotidiennement par Coca-Cola qui en a l'exclusivité!
Emilie souffrant du genou et le trek d'El Choro consistant en une descente de 3200m, nous vivons notre première séparation depuis plus de 10 mois...
Ainsi, pendant que l'une fait la grasse mat' et profite de l'animation d'un samedi à La Paz,
l'autre marche sous la neige et la pluie et sur les pavés pré-hispaniques plus glissants que jamais. Malgré l'humidité et la visibilité réduite, cela en valait la peine...
Deux jours et une nuit plus tard, nous nous retrouvons à Coroico, petit village perché sur une montagne des Yungas. Bien qu'à seulement une centaine de kilometres de La Paz, le climat est tres different: oubliee la montagne aride et enneigee à plus de 4000m d'altitude, place à la foret luxuriante et à un climat tropical.
Après un petit week-end farniente, nous reprenons de la hauteur pour le mythique lac Titicaca, qui, à 3800m, est le lac navigable le plus haut du monde.
Bien que Copacabana soit une escale touristique immanquable (on s'en rend vite compte en se baladant dans la ville), elle tient aussi une place importante dans l'histoire bolivienne.
Sa peu commune et magnifique cathédrale, abrite la vierge de Copacabana, Sainte Patronne de Bolivie et qui a valu son nom à la plage de Rio.
En plus de la dégustation d'une succulente truite tout juste sortie des filets, la découverte du lac passe aussi par l'exploration de l'Isla del Sol.
A 1h30 de bateau, cette île de 7km de long est pourvue de deux petits villages, l'un au nord, l'autre au sud. Sa traversée, en quelques heures seulement, constitue une balade des plus agréable et offre de très belles vues sur le lac.
Après une nuit paisible au son des clapotis de l'eau, nous rejoignons le continent pour quitter ce pays qui nous a tant enchanté.
Au retour de notre rando (Takesi pour ceux qui ne suivent pas!), nous profitons un peu de la capitale bolivienne qui recèle quelques curiosités à l'image de sa prison en auto-gestion. Ville dans la ville elle est livrée quotidiennement par Coca-Cola qui en a l'exclusivité!
Emilie souffrant du genou et le trek d'El Choro consistant en une descente de 3200m, nous vivons notre première séparation depuis plus de 10 mois...
Ainsi, pendant que l'une fait la grasse mat' et profite de l'animation d'un samedi à La Paz,
l'autre marche sous la neige et la pluie et sur les pavés pré-hispaniques plus glissants que jamais. Malgré l'humidité et la visibilité réduite, cela en valait la peine...
Deux jours et une nuit plus tard, nous nous retrouvons à Coroico, petit village perché sur une montagne des Yungas. Bien qu'à seulement une centaine de kilometres de La Paz, le climat est tres different: oubliee la montagne aride et enneigee à plus de 4000m d'altitude, place à la foret luxuriante et à un climat tropical.
Après un petit week-end farniente, nous reprenons de la hauteur pour le mythique lac Titicaca, qui, à 3800m, est le lac navigable le plus haut du monde.
Bien que Copacabana soit une escale touristique immanquable (on s'en rend vite compte en se baladant dans la ville), elle tient aussi une place importante dans l'histoire bolivienne.
En plus de la dégustation d'une succulente truite tout juste sortie des filets, la découverte du lac passe aussi par l'exploration de l'Isla del Sol.
A 1h30 de bateau, cette île de 7km de long est pourvue de deux petits villages, l'un au nord, l'autre au sud. Sa traversée, en quelques heures seulement, constitue une balade des plus agréable et offre de très belles vues sur le lac.
Après une nuit paisible au son des clapotis de l'eau, nous rejoignons le continent pour quitter ce pays qui nous a tant enchanté.
Nous abordons ainsi notre dernière escale, le Pérou.
Je suis bien content que torotoro et Takesi vous aient plus. Bonne continuation dans votre voyage !
RépondreSupprimerBonjour Martin et Emilie,
RépondreSupprimervotre voyage m'enchante et je découvre avec vous ces beaux paysages, assise gentiment derrière mon bureau !
Bonne continuation et bises à tous les deux
Françoise Venet